Prix scientifique

Emilie Lommers, lauréate du Fonds Claire Fauconnier & Guy Sallets



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Emilie Lommers, chercheuse au GIGA-CRC in Vivo Imaging de l’Université de Liège et neurologue au CHU de Liège, est la lauréate du Fonds Claire Fauconnier et Guy Sallets décerné par la Fondation Roi Baudouin. Doté d’un montant de 50.000€, ce prix va lui permettre de développer un protocole d’imagerie médicale afin de mieux révéler les différents aspects de la pathologie de la sclérose en plaques (SEP) au niveau cérébral.

L

a sclérose en plaques (SEP) est une cause fréquente et redoutée de handicap chez les jeunes individus. En effet, ses séquelles invalidantes, son évolution imprévisible, son impact au  quotidien et les effets secondaires de ses traitements justifient cette peur collective. Depuis sa description  initiale au 19ème siècle, la SEP a été considérée  comme une maladie inflammatoire de la substance blanche, caractérisée par l’accumulation de lésions démyélinisantes focales, les plaques. Depuis quelques années, il existe également des preuves de l’accumulation de plaques au niveau du cortex et de l’existence d’une atteinte beaucoup plus diffuse des différents tissus cérébraux.

Malheureusement, l'IRM conventionnelle sur laquelle le diagnostic et le suivi de la SEP sont actuellement basés, ne permet de révéler les différents aspects pathologiques de la maladie.  Par conséquent, le sens clinique et l’expérience personnelle jouent encore un rôle trop important dans la prise en charge des patients. Dans un monde parfait, les neurologues experts devraient appuyer leurs décisions diagnostiques et thérapeutiques sur des biomarqueurs robustes, quantitatifs et reproductibles de l'activité de la maladie.

Le projet défendu par Émilie Lommers vise précisément à établir un protocole d'imagerie quantitative multimodale, combinant la Tomographie par émissions de positons (TEP) avancée et l'IRM à ultra-haut champ (7Tesla), afin de révéler les différents aspects de la pathologie de la SEP au niveau cérébral. « Nous combinerons des mesures quantitatives de l'accumulation de fer (un marqueur de l'inflammation mais aussi de la neurodégénérescence), de la myélinisation et de la densité corticale de synapses. Les données obtenues  chez les patients sclérosés en plaques seront comparées à celle d’une population témoin de participants en bonne santé, explique la neurologue. Des statistiques avancées nous permettront de révéler toute la complexité de la pathologie de la SEP au niveau cérébral, les lésions focales de la substance blanche et de la substance grise, mais aussi la réduction synaptique diffuse et les modifications de la microstructure corticale qui sous-tendent vraisemblablement le déclin cognitif observé dans le décours de la maladie.

Dans un second temps, si cette étude princeps se révèle positive, Emilie Lommers et son équipe établiront la valeur ajoutée de ce protocole  d'imagerie comme aide au diagnostic et à la décision thérapeutique. En collectant de très nombreuses données  quantitatives de ce type, un modèle prédictif de la progression de la maladie pourrait être établi.

Le Dr Émilie Lommers est médecin au sein du Service de Neurologie du CHU de Liège et s’occupe de la prise en charge des patients souffrant de maladies immuno-inflammatoires du système nerveux central (dont la sclérose en plaques). Elle est également chercheuse au GIGA-CRC in vivo imaging de l’Université de Liège.

Fonds pour la recherche dans le domaine de la santé de la Fondation Roi Baudouin

Grâce à la générosité de nombreux donateurs, la Fondation Roi Baudouin gère plus de 100 Fonds regroupés sous l’appellation « Fonds pour la recherches médicale ». Ces fonds souhaitent soutenir des jeunes scientifiques qui mènent des recherches dans des domaines très divers tels que le cancer, les maladies rares, le vieillissement, la neurologie, le diabète, cardiologie, etc. Certains de ces projets sont très proches de notre propre expérience, tandis que d'autres sont menés à un niveau plus abstrait. Ils reposent tous, cependant, sur une croyance ferme en la science et en l'importance d'un avenir sain pour tous.

En 2020, un total de 49 projets de recherche dans une grande variété de domaines des soins de santé ont reçu un soutien, dont les suivants des fonds d'un montant total de 6,6 millions d'euros.

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